Le Président de la République a donc annoncé hier soir la « fermeture des écoles » : enseignement à distance à partir du 6 avril, puis deux semaines de congés à partir du 12 avril.
Une fois de plus, la crise sanitaire sert de prétexte à avancer dans la déréglementation, avec une modification du calendrier scolaire de dernière minute, sans aucune concertation avec les représentants des personnels.
Le Snudi FO de Moselle, avec sa fédération, avait demandé le 12 février, à l’occasion de la venue du ministre Véran dans notre département, la mise en vacances anticipées (*) en s’adressant au Ministre dans un communiqué et dans les médias.
Quelques semaines plus tard, rien n’a été fait, hormis une campagne de tests salivaires très médiatique qui n’a aucun intérêt dans sa forme actuelle puisque les tests ne sont ni systématiques ni réguliers. En Moselle, trois écoles (sur près de 1000) ont été choisies pour faire l’objet de tests tous les 15 jours ! A ce jour, les enseignants et AESH ne sont toujours encore dotés que de masques en tissu ! Et alors que le variant anglais était considéré comme plus contagieux et plus létal, le dernier protocole le considérait à l’égal du virus initial et les règles de décisions de fermeture étaient allégées.
La mauvaise foi est devenue le langage préféré de notre ministère mais après un an de déni, on reconnaît donc enfin que les enfants sont vecteurs et que l’école est un lieu de contamination.
Depuis un an, le Snudi FO alerte sans cesse sur les risques de contaminations et le manque de protection avec un protocole inapplicable en milieu scolaire. Notre organisation syndicale a été accusée de faire peur, ses interventions ont été qualifiées de « ridicules », mais aujourd’hui, force est de constater que nous avions raison et que la politique menée par Blanquer et l’ensemble de son ministère est un échec absolu ! Si des dispositions plus efficaces avaient été prises en amont, nous n’en serions pas là. A trop tirer sur la corde, elle finit par casser.
Depuis un an, les enseignants et AESH, avec le Snudi FO revendiquent des mesures exceptionnelles pour l’école : plan d’urgence de recrutement de personnels pour remplacer les personnels absents et alléger les effectifs en maintenant l’ensemble des heures de classes, des matériels de protection adaptés (masques chirurgicaux et FFP2, gel), des campagnes de test, une campagne de vaccination pour les personnels qui le souhaitent.
Pour le Snudi FO 57, ces mesures sont la condition pour permettre la réouverture des écoles que nous appelons de nos vœux.
Car depuis un an, le gouvernement n’a débloqué aucun fonds pour les écoles, comme il n’a pas débloqué de fonds pour les hôpitaux. Pire, plus de 600 millions d’euros ont été économisés par le Ministre Blanquer sur le budget 2020. Ce sont ces choix qui ont conduit au chaos que nous avons connu ces derniers temps dans les écoles.
Le cafouillage se poursuit au lendemain des annonces car rien n’a été anticipé. Le gouvernement continue de mépriser et malmener ses agents et tout particulièrement les directeurs d’école qui encore une fois doivent obéir à des injonctions sans aucune préparation et alors qu’ils ont bien souvent la charge de leur classe.
Quant à l’enseignement à distance, rien n’a été mis en place depuis un an, à part une ridicule prime informatique de 150 euros. Au lieu de consacrer la formation continue des enseignants à l’enseignement à distance, l’administration a préféré mettre en place, contre l’avis des personnels, les pseudo formations « en constellations », un dispositif infantilisant rejeté par les personnels et en total décalage avec la situation actuelle. Le Snudi FO 57 rappelle par ailleurs que la « continuité pédagogique » n’a aucune assise réglementaire.
Le Snudi FO 57 invite les collègues à faire lui faire remonter tous les problèmes rencontrés dans les écoles et à utiliser massivement le Registre Santé et Sécurité au Travail.
Sarreguemines, le 1er avril 2021
(*) Les vacances scolaires de la zone B débutaient le 19 février. La FNEC FP FO de Moselle demandait de les avancer au 12 février sans toucher aux dates fixées initialement par le calendrier scolaire.